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Table alphabétique des personnes ou groupe de personnes mentionnés dans cette biographie.
Banville, Théodore de (1823-1891)
Disciple de Victor Hugo et de Théophile Gautier, Banville est un des principaux fondateur de l'école "parnassienne", qui influença de nombreux poètes à cette époque. Sa poésie prone le culte de la beauté et de la pureté par le ciselage des vers et des rimes. Il veut, à l'aide de la technique, obtenir une forme parfaite par laquelle il entend faire naître l'émotion. Il s'oppose avec son ami Baudelaire à la nouvelle poésie réaliste ainsi qu'à la dérive larmoyante du romantisme. C'est dans les recueils du Parnasse contemporain que Banville (avec d'autres poètes) publie ses œuvres. Ces recueils ont beaucoup impressionnées le jeune Rimbaud qui, dans l'espoir d'y être aussi publié, envoi à Banville une lettre accompagnée de plusieurs poèmes ( Ophélie, Sensation , Soleil et Chair). La réponse de Banville est celle d'un maître à son jeune disciple, encourageant celui-ci à travailler encore. Un an plus tard, Rimbaud ayant radicalement changé sa vision de la poésie lui adressera l'impertinent poème: Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, sorte de parodie du style parnassienne.
Banville se détournera peu à peu de la poésie à la suite d'un violent désaccord avec le symbolisme. Il préférera rédiger ses souvenirs (l'âme de Paris, Mes souvenirs) et des contes (Madame Robert).
Principaux ouvrages :
Poésie:
Les Cariadites 1842, Les Stalactites 1846, Odes Funambulesques 1857, Petit Traité de poésie française 1872.
Théâtre:
Gringoire 1866.
Bardey, Alfred
C'est en octobre 1880 que Rimbaud rencontrera Alfred Bardey (Le marchand de café), son premier patron en Afrique, ils ont le même âge, Bardey est athlétique, et porte une barbe noire. A cette époque, Alfred Bardey est chargé d'implanter en Afrique orientale la maison Mazerand-Vianney-Bardey au sein de laquelle Rimbaud travaillera jusqu'en 1884, successivement à Aden et au Harrar (en Ethiopie).Puis quelques années après, la firme est mise en faillite, et les frères Bardey décident de créer une nouvelle structure commerciale (Bardey frères) à laquelle profitera la rentabilité des agences d'Aden et du Harrar. Ils réembauchent Rimbaud, affecté à Aden. Rimbaud rompra de lui-même son contrat un an après, pour se mettre à son compte et organiser le fiasco de la caravane dite " Labattut " . Il continuera par la suite à garder des relations commerciales avec Bardey.
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Baudelaire Charles (1821-1867)
Certainement l'un des plus important poète du XIXe siècle Charles Baudelaire est l'homme d'un seul livre, Les fleurs du mal. Bien qu'il ait publié d'autres œuvres (Les paradis artificiels, Le spleen de Paris), c'est avec Les fleurs du mal(livre qui fait scandale lors de sa parution en 1857) qu'il va s'imposer comme le premier grand poète "moderne", créateur d'une nouvelle esthétique où la beauté et le sublime surgissent, grâce au langage poétique, des réalités les plus triviales.
Rimbaud qui a lu et adoré Les fleurs du mal, reconnaît en lui: "le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu", mais trouve toutefois sa forme trop classique. C'est à Baudelaire que l'on doit aussi la traduction des romans d'Edgard Alan Poe, cet autre maudit d'outre atlantique, dans lequel il se reconnaît.
Beat generation, la
Mouvement littéraire contestataire créé à New-York dans les années 50, au milieu de la "drug culture". C'était une époque où l'Amérique savait douter d'elle-même... Parmi les auteurs phares de ce mouvement légendaire, citons bien sûr Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William S. Burroughs. Le terme "Beat", à l'origine, désignait les vagabonds désœuvrés qui voyageaient clandestinement dans les wagons-marchandises. Mais c'est aussi le tempo que donne la batterie dans une formation de jazz...
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Berrichon, Paterne (1855-1922)
Paterne Berrichon est le pseudonyme de Pierre Dufour, homme de lettres, qui à la suite d'une longue correspondance (intéressée?) épousa la sœur de Rimbaud, Isabelle. Ils élaborent ensemble des éditions des œuvres d'Arthur, et différents ouvrages biographiques à partir de leurs témoignages. S' ils ont contribué à sauver de la disparition de nombreux documents, leur volonté première fut de présenter Rimbaud comme un chrétien égaré puis reconverti. La structure et la présentation mêmes de leurs publications des œuvres est pernicieuse puisqu'elles la subdivisent en parties arbitraires à priori d'inégales importances. La démarche, qui présida à leurs travaux autour de la pensée et de la vie d'Arthur, est empreinte d'une forte volonté idéologique liée aux valeurs traditionnelles, de respectabilité et de moralité des textes, assurément en osmose avec les mentalités de l'époque. Cela entacha durant un siècle l'édition rimbaldienne et participa à la création du MYTHE. Il faut attendre les éditions récentes des textes dans l'ordre chronologique (l'oeuvre-vie, édition du centenaire, Arléa 1991) pour se défaire de toute arrière pensée.
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Coppée, François (1842-1908)
Cible favorite de l'album Zutique dans lequel il est régulièrement raillé et parodié, François Coppée reste pour Rimbaud Verlaine ou Cros le poète des platitudes et des vers insipides. Influencé par Leconte de Lisle et Théodore de Banville il rejoint le cercle du Parnasse contemporain puis, s'en écarte pour s'orienter vers un style de poésie moins grandiloquent où il dépeint non sans clichés les réalités quotidiennes (Les intimités, Les humble). Mais c'est au théâtre qu'il obtient son plus grand succès avec la comédie en vers, Le Passant. Il est élu à l'Académie française en 1884.
Cros, Charles (1842-1888)
Poète inclassable, Charles Cros est aussi physicien et se passionne pour la musique, les mathématiques et les langues orientales. C'est à partir de 1867 qu'il fréquente la bohème littéraire et artistique parisienne. Ami de Verlaine, il est avec lui sur les quais de la gare de Strasbourg pour accueillir le jeune voyant qu'il hébergera une quinzaine de jours. Il fonde le cercle des poètes Zutistes ainsi que l'album du même nom auquel Paul et Arthur participent. Cependant, il prendra la défense de Mathilde Mauté lorsque Verlaine quittera le domicile conjugale, ce qui brouillera les trois amis. En 1873 il publie Le coffret de santal (son recueil le plus célèbre) suivit en 1874 par Le fleuve. Toutefois n’appartenant à aucune école, ni parnassien, ni symboliste, ni décadent son oeuvre sera, pendant un moment, injustement ignoré ainsi que ses recherches scientifiques (il inventa le phonographe un an avant Edison).
Charles Cros s'éteint en 1888 dans la misère et l'anonymat.
Heureusement, trente ans plus tard, les surréalistes qui verront en lui l'inventeur perpétuel, s'appliqueront à révéler son oeuvre.
Delahaye, Ernest (1853-1930)
Delahaye est sans aucun doute le plus ancien et fidèle ami de Rimbaud, et on lui doit, de par sa place de témoin privilégié, les souvenirs, anecdotes et témoignages les plus sûrs. C'est sur les bancs du collège de Charleville que Ernest, fils de commerçant, et Arthur se rencontrent et deviennent rapidement très proche. Si Delahaye n'a jamais accompagné Rimbaud dans ses déplacement, les deux amis ont toujours entretenus une longue et abondante correspondance. Ils se verront trés souvent (la plupart du temps à Charleville) jusqu'en 1879, date à laquelle Rimbaud gagnera l'Afrique pour de bon. Delahaye publiera plusieurs ouvrages de souvenirs sur Rimbaud ainsi que sur Verlaine, avec qui il s'est lié d'amitié lors de sa visite à Paris en 1871. Tous ces ouvrages ont été édités à La Baconnière, Neuchatel.
Demeny, Paul
Lorsque Rimbaud rencontre Paul Demeny, par l'intermédiaire de Georges Izambard, celui-ci vient juste de publier son recueil de poésie Les glaneuses. Il n'est pas certain que Arthur apprécie vraiment le talent de Demeny, par contre il sait que celui-ci est l'associé du directeur et éditeur de la librairie artistique à Paris. Pour le jeune Rimbaud qui ne rêve que de gloire littéraire c'est une chance à ne pas laisser passer. Il envoi donc à Paul Demeny tous ses poèmes qu'il a recopié durant son séjour chez les demoiselles Gindre, dans l'espoir d'être publié. Quelques mois plus tard Rimbaud adresse a Demeny une des lettre du voyant, où il reconsidère sa conception de la poésie. Il lui demande aussi de brûler tous les poèmes qu'il lui a fait parvenir jugeant ceux-ci dépassés. "brûlez, je le veux, et je crois que vous respecterez ma volonté comme celle d'un mort, brûlez tous les vers que je fus assez sot pour vous donner lors de mon séjour à Douai." Heureusement Demeny n'en fera rien.
Djami Wadaï
Nous ne disposons que de peu d'information concernant Djami Wadaï. Quand Rimbaud le prit comme domestique à Harar, il était jeune, âgé de dix sept- dix huit ans et semble lui avoir porté une vive affection. Djami accompagna Rimbaud au Caire en 1887. A sa mort, Rimbaud lui légua une somme d'argent relativement importante (75O thalaris), mais comme il était mort on eu le plus grand mal à la faire parvenir à ses héritiers. Dans une lettre à sa mère, la sœur de Rimbaud, Isabelle, raconte que dans ses derniers jours de délires éveillés, Arthur l’appelait parfois " Djami ".
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Fantin-Latour, Henri (1836-1904)
Il est l'auteur du Coin de Table (Musée d'Orsay) où figurent Rimbaud et Verlaine, tableau conçu au départ comme un hommage à Baudelaire, à l'instar de son Hommage à Delacroix de 1864. Le poète Albert Mérat refusa de poser ne voulant pas apparaître en compagnie de Rimbaud et fut remplacé par un charmant pot de fleur. Avant de venir à Paris, Mérat était pourtant l'un des seul poètes que Rimbaud estimait, le considérant comme l'égal de Verlaine. Cette hostilité envers le " philomate " résultait sans aucun doute de la parodie Zutique, menée par Verlaine et Rimbaud, du recueil intitulé L'idole , hommage à la beauté de la femme, dans lequel l'on trouve le Sonnet du Trou du Cul . Peintre et lithographe français, Fantin Latour fréquente autant les symbolistes que les réalistes, participe en compagnie de Manet, Pissarro, Bazille, Renoir, Degas, Zola, aux " Réunions de l'école des Batignolles ". Certaines de ses œuvres, inspirées de Wagner, le relient au courant "symboliste".
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Gindre, Demoiselles
Caroline, Henriette et Isabelle Gindre sont les tantes adoptives de Georges Izambard. C'est chez elles, au 29 rue de l'Abbaye-des-Prés à Douai, que le jeune professeur de rhétorique logea Arthur après l'avoir fait libérer de la prison de Mazas. Rimbaud y séjournera au cours du mois de septembre 1870 puis, une seconde fois au mois d'octobre à la suite d'une nouvelle fugue. Arthur profita de ces séjours chez les demoiselles Gindres pour recopier tous ses poèmes qui composeront le recueil souvent appelé: Les cahiers de Douai.
Hugo, Victor (1802-1885)
A l'époque où Rimbaud fait ses premiers pas en poésie, Victor Hugo est depuis longtemps un grand auteur connu et reconnu. Une légende court comme quoi Arthur aurait été présenté au créateur des Misérables, celui-ci le désignant comme "Shakespeare enfant !", cette rencontre reste toutefois très peu probable. Ce qui est sûr par contre c'est que Rimbaud a lu et admiré Victor Hugo dont on retrouve l'influence dans des poèmes comme Les Étrennes des Orphelins ou Le Bateau ivre. Arthur dans les lettres du voyant, reconnaîtra que "Hugo a bien vu" mais le trouvera "trop cabochard".
Izambard, Georges (1848-1916)
C'est en janvier 1870, à l'age de vingt deux ans, que Georges Izambard fût nommé professeur de rhétorique au collège de Charleville. L'élève Rimbaud se lie très vite d'amitié avec ce jeune enseignant qui va devenir bien plus qu'un simple professeur. Izambard va initier Rimbaud à la poésie "parnassienne" et lui faire découvrir de nombreux ouvrages notamment Les misérables de Victor Hugo. Quand parfois Izambard est amené à quitter Charleville, il laisse les clés de sa bibliothèque au jeune Arthur toujours avide de connaissances. Lorsqu'à la suite de sa première fugue Rimbaud est incarcéré à la prison de Mazas, c'est à son ancien professeur qu'il demande de l'aide. Celui-ci le fait libérer et l'emmène à Douai où il séjourne chez les demoiselles Gindre, séjour au cours duquel: "il ne se fait pas de bile, il est au chaud, il recopie des vers qui ont le toupet d'être charmants...", écrit Izambard. A cette période Arthur rencontre, par l'intermédiaire de son ancien professeur, Paul Demeny, un jeune poète qui vient de publier son premier recueil et à qui Rimbaud confie ses poèmes. Quelques mois plus tard, Rimbaud adresse à Izambard la première lettre du voyant dans laquelle il lui reproche de se complaire dans le "ratelier universitaire", et juge sa poésie "horriblement fadasse", ce qui aura pour effet de mettre fin à leur correspondance ainsi qu'à leur amitié.
Izambar quittera finalement l'enseignement pour se lancer dans le journalisme.
Ménélik II (1844-1913)
Lorsque Rimbaud rencontre Ménélik en février 1887, celui-ci vient juste de conquérir la province du Harrar et de la rattacher à son fief. La cargaison de fusils que Rimbaud a mis presque un an à acheminer ne semble plus trop intéresser le roi du Choas. Ménélik se plaint d'un retard de livraison et objecte que les armes sont toutes de vieux modèles. Il consent toutefois à payer un prix très bas auquel il entend déduire la somme que soit disant lui devrait feu Labattut (l'ex associé de Rimbaud). N'ayant plus trop le choix, Arthur liquidera son stock pour un prix dérisoire et réglera les dettes de son ancien associé. En 1889 Ménélik se proclame empereur d'Ethiopie. Il donnera naissance au futur Négus, Hailé Sélassié.
Nouveau, Germain (1851-1920)
Nouveau débarque à Paris en 1872 alors que Rimbaud en est déjà parti et se trouve à Londres. Collaborant à l'Album Zutique, Nouveau à connaissance de textes et de la réputation (sulfureuse?) du poète de Charleville qui le fascine . Ils font connaissance en 1874 et décident de partir ensemble vivre à Londres. C'est à cette période que Rimbaud met au propre les Illuminations, dont certains textes sont recopiés de la main même de Nouveau. Celui-ci restera à peine trois mois à Londres (mars-mai). En février 75, Rimbaud alors à Stuttgart lui fait parvenir, par l'intermédiaire de Verlaine sorti de prison, le manuscrit des poèmes en prose. Très vite ils perdent contact, et Nouveau ne saura même rien du décès de Rimbaud, puisqu'il lui écrivit en décembre 93.
Parnasse contemporain, le (les parnassiens)
Le Parnasse est le nom de la montagne où siègent les dieux de l'inspiration et de l'art (Dionysos, Apollon, les Muses). C'est en toute modestie celui que se donnent les poètes qui rassemblent leurs œuvres dans les trois recueils collectifs (1866, 1871, 1876) intitulé le Parnasse contemporain. En réaction contre les romantiques et le culte du moi souffrant , ils prétendent cultiver l'émotion, faire appel aux sensations par les ressources techniques de la poésie; d'où les recherches virtuoses sur les sonorités, le lexique souvent rare et savant, les rimes, les formes fixes. Les grands maîtres du mouvement sont Leconte de Lisle, Théodore de Banville, François Coppée.
Surréalisme, le
Mouvement littéraire et artistique fondé par le poète français André Breton lors de la publication de son Manifeste du surréalisme à Paris en 1924. Issu d'une rupture avec le mouvement Dada en 1922, le surréalisme fut à l'origine un projet essentiellement littéraire mais intégra rapidement dans ses rangs les arts visuels (peinture, sculpture, photographie, cinéma). Selon la définition donnée en 1924 par Breton, le surréalisme est un "automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique et morale ".
Symbolisme, le
Passé officiellement dans la langue après 1830, le terme de symbolisme désigne tout système de symboles visant à l'interprétation d'une pensée scientifique ou religieuse difficile à saisir. Pour les symbolistes, l'adoption du terme en 1886 affirme la valeur littéraire du symbole qui permet de saisir une vérité supérieure et abstraite dissimulée derrière la réalité concrète. Le symbolisme naît en réaction contre les certitudes matérialistes et scientifiques du naturalisme, et contre sa prétention à peindre le réel. Après une phase de rupture qu'on appelle le décadentisme, le mouvement affirme ses principes dans un manifeste, publié par Jean Moréas dans Le Figaro du 18 septembre 1886. Il revendique comme aînés Baudelaire, Rimbaud, et surtout Verlaine. Mallarmé en devient le chef de file.
Verlaine, Paul (1844-1896)
Paul-Marie Auguste Verlaine est né le 30 mars 1844 au 2 de la Haute-Pierre à Metz, d'une famille originaire des Ardennes. Son père, ancien soldat de Napoléon, capitaine du Génie, est en garnison dans la cité. La famille quitte Metz en 1845 pour y revenir en 1849, le petit Paul enfant évoquera dans ses "Confessions" ses jeux sur l'Esplanade.
Il est âgé de 7 ans quand ses parents s'installent à Paris où il y fait ses études. Employé dans une compagnie d'assurances puis expéditionnaire à l'Hôtel de Ville de Paris, il sent s'éveiller la vocation poétique et fréquente les Parnassiens (Leconte de Lisle, Sully Prudhomme, François Coppée). Les poèmes saturniens qu'il publie en 1866 ne rencontrent aucun succès; il persévère pourtant avec Les Fêtes galantes en 1869 et La Bonne Chanson en 1870, année où il épouse Mathilde Mauté, sœur du compositeur Charles de Sivry.
En septembre 1871, il reçoit une première puis une seconde lettre signée du jeune Arthur Rimbaud ; y figurent quelques poèmes : Les Effarés, Accroupissement etc... Verlaine enthousiaste lui répond : "venez, chère grande âme, on vous appelle, on vous attend".
L'aventure de Verlaine et Rimbaud durera jusqu'en 1873, Tumultueuse, faite de séparations, de retrouvailles, elle passe par la Belgique, l'Angleterre, à nouveau Bruxelles où le 10 juillet 1873 Verlaine tire deux coups de feu sur Rimbaud après une dispute particulièrement orageuse. Il est condamné par la justice belge à deux ans de prison à Mons ; c'est là qu'il prépare les poèmes du futur recueil intitulé Sagesse.
Libéré le 16 février 1875, Verlaine se retrouve seul en France, sa femme ayant obtenu le divorce. Il part alors en Angleterre et enseigne le dessin et le français jusqu'en 1877. Il retrouve ensuite les Ardennes toujours comme professeur, au collège de Rethel. Sagesse est publié en 1881 et le nom de Verlaine devient enfin célèbre. Ses amis l'entourent (Huysmans, Villiers de l'Isle-Adam, ...) et la jeunesse est enthousiaste. Paraissent successivement Les Poètes Maudits en 1884 et Jadis et Naguère en 1885.
Mais la mort de sa mère précipite son déclin. Il entame une vie de bohème. A partir de 1889, malade, il va d'hôpital en hôpital, sa vie errante au Quartier Latin dure jusqu'en 1896 où il meurt presque abandonné. Il laisse un fils, Georges Verlaine.
Vilains Bonhommes, les
Groupe créé en 1869 par des poètes et artistes parnassiens, on y trouve notament Banville, Carjat, Coppée, Fantin-Latour, Forain, Gill, Verlaine. Tous les mois ils organisent un dîner afin de se réunir. C'est au cours d'un de ces dîner que Rimbaud, particulièrement odieux et agressif, se fait éconduire. Furieux, il attend dans la rue la sortie du groupe et blesse Carjat d'un coup de canne-épée. Ces réunions, interrompues lors de la Commune, reprendront après la guerre mais dans un contexte plus académique et bourgeois. Le groupe disparaîtra en 1872.
Zutistes, les (cercle, album Zutique)
Fondé par Charles Cros en octobre 1871, le cercle zutique est un peu la version débridée des "Vilains bonhommes". Le groupe, composé entre autre de Verlaine, Rimbaud, Richepin, Nouveau, Blémont et Cros, se rassemble à l'"Hôtel des étrangers" dans le quartier latin. Ensemble ils rédigent un recueil (l'album zutique) où se côtoient dessins et poèmes (souvent obscènes) qui caricaturent et tournent en dérision des poètes comme François Coppé ou encore Albert Mérat.